Vote obligatoire – La remise en cause ne fait pas partie des propositions du MR (Chastel)

UnknownLe président du MR, Olivier Chastel, a recadré jeudi l’idée d’une fin du vote obligatoire formulée par l’ex-député Georges-Louis Bouchez. Le parti n’a pas pris position sur le sujet et cette remise en cause ne figure pas dans le projet doctrinal actuellement soumis aux membres. “Georges-Louis Bouchez le rappelle dans son interview: le MR n’a pas pris position sur la remise en cause du droit de vote obligatoire. Il lance le débat et développe dans cet article son argumentation. Son avis au sujet du droit de vote obligatoire n’est pas l’avis du MR”, a déclaré M. Chastel dans un communiqué.

Bron: Belga

Le président ne clôt toutefois pas le débat. Si le projet doctrinal soumis aux membres ne mentionne pas cette idée, il peut être amendé. “Un parti politique est un lieu de réflexion et de débats. C’est pour cela que Georges-Louis Bouchez a été désigné délégué général du Centre Jean Gol, notre centre d’études. Son rôle est de susciter le débat au sein du parti”, a expliqué M. Chastel.

Dans ce cadre, un conférence-débat aura lieu le 21 septembre au siège du parti sur la façon de mieux prendre en compte le choix du citoyen aujourd’hui. L’événement ouvrira un cycle de réflexion. “On vote de la même manière depuis 1830 alors que la Belgique a beaucoup changé”, a fait remarquer M. Bouchez, interrogé par Belga.

Dans La Libre, le délégué général juge que l’obligation de vote ne favorise pas l’intérêt des citoyens envers la chose publique et renforce les conservatismes. Contraints d’aller voter, les électeurs auraient tendance à se prononcer toujours pour les mêmes partis, sans se soucier de leur bilan. Selon lui, ce sont surtout le PS et le cdH qui en profitent dans la partie francophone du pays.

Le sujet n’est pas neuf au MR. Plusieurs mandataires ont déjà pris position en faveur de la fin de l’obligation de vote. En 2010, Charles Michel et Richard Miller ont déjà plaidé dans ce sens. Cette réforme figurait d’ailleurs dans la première mouture de projet doctrinal préparée par M. Miller mais, devant l’opposition de certains poids lourds du parti, elle a été retirée.

Le congrès du MR se prononcera le 15 novembre sur le texte doctrinal qui entre-temps aura été soumis aux membres par le biais d’une plate-forme internet ouverte aux amendements. Le projet sera également discuté dans les régionales du parti. M. Miller fera le tour de celles-ci à partir du 3 septembre.

Dans les autres partis francophones, l’idée a déjà provoqué une levée de boucliers. Dans un communiqué, le cdH a fustigé un “recul démocratique” à l’heure où les citoyens devraient se retrouver autour d’un projet commun. “Le vote obligatoire nous inscrit dans une société qui responsabilise chacun. Il n’y a pas de droits sans devoirs! “, a déclaré pour sa part sur Twitter la cheffe de groupe PS à la Chambre, Laurette Onkelinx. Le chef de groupe Ecolo au parlement wallon, Stéphane Hazée, a également défendu l’obligation. “Ecolo défend une vision de la démocratie, et donc l’obligation de vote”, a-t-il souligné en insistant sur l’importance d’accroître la participation des citoyens à la vie publique: “Et si on cherchait à augmenter la participation, plutôt que l’inverse? Consultation populaire, budget participatif, panel, …”.

En Flandre, l’Open Vld a quant à lui pris position contre l’obligation de vote. Les députés Luk Van Biesen et Nele Lijnen ont déposé une proposition de loi à la Chambre qui abroge les sanctions imposées aux électeurs qui ne se sont pas rendus aux urnes. “Ne pas aller voter est en effet également un choix”, indiquent-ils, considérant que sans vote obligatoire, les partis doivent se donner plus de peine pour convaincre les citoyens.

Une suppression pure et simple de l’obligation de vote implique de réviser l’article 62 de la Constitution et donc de réunir une majorité des deux tiers. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas sous cette législature que l’opération pourrait aboutir. La disposition ne figure pas dans la liste des articles ouverts à révision. Belga ■