Vote obligatoire en Belgique: faut-il supprimer les sanctions?

C’était il y a six mois, à quelques jours près, nous nous rendions aux urnes pour le triple scrutin, européen, régional et fédéral. Dans le monde politique, essentiellement flamand, certains espèrent qu’il s’agissait-là du dernier scrutin pour lequel le vote est obligatoire. Le député Open VLD, Luk Van Biesen, vient de déposer une proposition de loi pour, non pas le rendre facultatif, mais plutôt supprimer les sanctions infligées à ceux qui s’abstiennent. Tout est donc dans la nuance.
Bron: RTBF

Le vote est obligatoire depuis 1893. La Belgique n’est pas le seul pays à considérer qu’il s’agit d’un droit mais aussi d’un devoir. Le Luxembourg, la Grèce, le Danemark, ou encore les pays d’Amérique latine le conçoivent comme ça aussi. Chez nous, les libéraux flamands viennent chroniquement à la charge pour rendre le vote facultatif.

Cette fois, le député, Luk Van Biesen vient de prendre une initiative dans ce sens. Pour lui, “ce n’est absolument pas un devoir. Je crois qu’ici, tout le monde doit participer à la démocratie, mais on ne doit pas obliger à le faire. Je suis sûr et certain que si les politiciens font bien leur travail, de plus en plus de citoyens vont aller voter. Maintenant, on oblige les gens qui ne sont pas du tout intéressés et ils votent toujours pour des extrêmes.”

Le hic est que l’obligation d’aller voter est inscrite dans la Constitution et l’article n’est pas ouvert à révision. Dans l’état actuel des choses, impossible donc de rendre le vote facultatif.

Luk Van Biesen le reconnaît mais ne perd pas espoir : “C’est vrai, mais nous avons pour ça déposé une loi pour dire qu’il n’y aura plus de sanctions pour ceux qui ne vont pas aller voter. C’est pour ça qu’on va essayer de convaincre nos collègues au Parlement pour qu’à la fin de cette législature, on puisse mettre cet article à révision.”

Le débat est surtout de l’ordre du principe. Rien n’indique en effet que l’Open VLD trouvera une majorité alternative pour revoir ce que beaucoup considèrent comme un principe de base de notre système électoral.

P. Magos