À son tour, la N-VA veut bazarder le vote obligatoire

Voilà le retour du « monstre du Loch Ness » de la politique belge : la suppression du vote obligatoire. Cette fois, c’est la N-VA qui monte au créneau. Le plan de Wim Van der Donckt (qui a remplacé à la Chambre Zuhal Demir lorsqu’elle est montée au gouvernement, NdlR) se veut en deux temps : d’abord éliminer les « sanctions absurdes » qui visent les gens qui ne se déplacent pas pour voter. Ce que l’on peut faire avec une loi à majorité simple. Puis, modifier la Constitution pour en finir avec le vote obligatoire, ce qui nécessite une majorité des deux tiers.

Bron: Sud Presse

Selon M. Van der Donckt, « le vote obligatoire n’est plus de notre temps ; avec un vrai droit de vote, on aura une meilleure démocratie ».851.278 Belges en 2014

Aux élections fédérales de 2014, ce sont 851.278 Belges (10 % des électeurs inscrits) qui ne se sont pas déplacés. « Je n’ai vu personne se faire sanctionner pour cette raison », reprend l’élu nationaliste. « Il est donc absurde que ces sanctions subsistent. Si elles ne sont pas exécutées, autant les supprimer ! »

S’ils ne l’admettent pas toujours, car cela équivaudrait à pousser les citoyens à ne pas respecter la loi, les parquets ont d’autres priorités… et manquent des moyens suffisants pour poursuivre ces « rebelles de l’urne électorale ».

La suppression du vote obligatoire revient donc agiter régulièrement les discussions entre élus. L’Open VLD, autre partenaire de la majorité de Charles Michel, avait déjà déposé un texte identique en 2014 et il était signé par le duo Nele Lijnen et Luk Van Biesen. Cela a d’ailleurs donné une passe d’armes entre ces « frères de gouvernement » : les libéraux néerlandophones accusant l’élu de la N-VA de plagiat !

Vote au MR

Au Nord, VLD et N-VA sont favorables à la suppression, le CD&V est contre.

Le débat vit aussi en Wallonie. Le député MR Georges-Louis Bouchez l’a déjà déposé sur la table lors d’un congrès de parti. Un peu plus de 40 % de siens étaient prêts à le suivre. C’est d’ailleurs Louis Michel qui avait sonné la charge pour contrer la proposition… Pour l’anecdote, l’actuel Premier ministre, Charles Michel, nous avait confié, lors d’une interview en 2011, qu’il était, à titre personnel, « d’avis que le vote ne doit pas être obligatoire ». « Mais dans ce cas », avait-il ajouté, « il faudra des cours d’éducation civique dans les écoles, un vrai cours de citoyenneté et un cours sur les institutions démocratiques. »

De son côté, le PS s’y est toujours dit opposé, comme le cdH et Écolo. « Des milliers de gens se sont battus pour ce droit de vote », a-t-on toujours répété au PS. « Pas question de revenir là-dessus ! Toute une catégorie de gens serait sous-représentée au Parlement ! »

Didier Swysen